Gabès est fondée par les Phéniciens qui regroupent une agglomération de villages en comptoir commercial. La ville reste carthaginoise jusqu'au IIe siècle av. J.-C. et la Deuxième Guerre punique puis devient une colonie romaine. L'oasis devient alors un centre commercial florissant rattaché à la Tripolitaine dont Pline célèbre avec emphase la fécondité du sol. La ville est encore très prospère sous la domination byzantine avant de devenir un fief du roi numide Massinissa. Se trouvant à la jonction de voies de communication importantes, elle prend de l'importance avec l'arrivée des musulmans au VIIe siècle. L'historien arabe El Bekri parle au VIIe siècle de Gabès comme d'une grande ville ceinte par une muraille de grosses pierres et parsemée de constructions antiques. Selon lui, la cité possède une forte citadelle, plusieurs faubourgs (situés à l'est et au sud du centre-ville), des bazars et des caravansérails, une mosquée « magnifique » et un grand nombre de bains. Le tout est entouré d'un large fossé inondable en cas de menaces extérieures. Le géographe Al Idrisi (XIIe siècle) et Léon l'Africain (XVIe siècle) confirment cette description. Avec l'arrivée de l'armée française en 1881, Gabès devient la plus importante garnison militaire de Tunisie. Passée sous contrôle allemand en 1940, la ville est quasiment détruite dans les combats de la campagne de Tunisie (1943). Reconstruite à partir de 1945, elle est à nouveau dévastée par descrues en 1962. Située au fond du golfe de Gabès, auquel elle donne également son nom et qui constitue une importante réserve ornithologique, elle est située à 405 kilomètres de Tunis. Gabès possède la particularité d'être à la fois une oasis et un port maritime.
Matmata Matmata est un village berbère du sud de la Tunisie (gouvernorat de Gabès)
Situé au sud-est du Chott el-Jérid, dans les contreforts du djebel Dahar, Matmata se trouve à 40 kilomètres au sud-ouest de Gabès. Accroché à flanc de montagne, à 600 mètres d'altitude, ce village berbère compte environ 1800 habitants. Il est renommé pour ses remarquables habitations troglodytiques qui en font l'un des hauts lieux du tourisme tunisien.
Habitations troglodytiques:
Ce sont des habitations creusées dans la montagne, dans les flancs de vastes puits, habituellement circulaires, de 5 à 10 mètres de profondeur et de 8 à 15 mètres de diamètre. Le fond du puits constitue la cour de l'habitation. Dans cette région soumise à de très fortes canicules, plusieurs mois par an, cet aménagement particulier de l'habitat permet de faire pénétrer la lumière dans les pièces souterraines tout en y maintenant de la fraîcheur au plus chaud de l'été. Bien que la température intérieure de ces habitations ne soit pas constante durant toute l'année, comme dans une grotte, les amplitudes thermiques entre l'hiver et l'été y sont assez réduites : une quinzaine de degrés en janvier et 23 à 25 degrés en juillet. On y trouve tout le nécessaire : salon, chambres, cuisine et salle d'eau. D'autres pièces servent de remises, de silos à grains ou de bergerie pour les chèvres. Depuis le niveau naturel du sol extérieur, on descend généralement dans la cour directement au moyen d'un étroit escalier aménagé à flanc de paroi ou éventuellement d'une échelle appuyée contre cette dernière. On peut aussi pénétrer dans la cour par un couloir souterrain horizontal qui s'amorce un peu en aval dans le flanc de la montagne (car la majorité de ces maisons sont aménagées sur des terrains pentus). Certaines maisons sont assez élaborées avec une succession de cours intérieures auxquelles on accède par des couloirs souterrains partant des logis ou de la cour principale, deux niveaux de pièces superposées, tunnel d'accès en pente douce s'amorçant à partir du rebord supérieur du puits, etc.
L'hôtel Sidi Driss sert de décor à La Guerre des étoiles de George Lucas. Il s'agit de la résidence de la famille Lars où vivent Luke Skywalker, Beru et Owen Lars. Par ricochet, le nom du groupe de rock français Matmatah vient également de cet étrange et fascinant village.
Douz Ville du sud de la Tunisie, surnommée la « porte du désert », elle était une escale importante sur la route des caravanes.
Le Sahara Marchez vers la grande dune d'Ofra. Le Sahara s'étend à l'infini. Une mer de sable de centaines de kilomètres. Pourtant les populations bédouines ont appris à vivre dans ces conditions. En été, il ne fait pas moins de 50° ! Depuis la nuit des temps, ici le meilleur ami de l'homme c'est le dromadaire. Ce quadrupède (une seule bosse !) est infatigable, même s'il n'a pas toujours la langue à sa place... On dirait que les dromadaires ont toujours soif. En réalité, ce sont des véritables réserves d'eau ambulantes. En hiver, les dromadaires peuvent tenir des mois sans boire. Quand ils trouvent de l'eau, ils peuvent boire tranquillement 135 litres d'eau en 10 minutes ! Pour avoir une idée des différentes races de dromadaire et assister à des négociations acharnées, à Douz il y a un souk des animaux qui vaut le détour. Un lieu très pittoresque, tout comme le marché hebdomadaire du jeudi matin. Sans oublier le Festival du Sahara, qui se tient généralement en décembre. Le public afflue des quatre coins de la Tunisie pour assister aux courses de dromadaires. C'est ici, à Douz, que commence le Grand Erg oriental avec ses dunes ocres de sable fin. Laissez derrière vous les palmiers chargés de dattes, les eaux saumâtres du chott el Jerid et les montagnes roses du jebel Tebaga. A Douz, l'oasis lutte contre le désert, qui avance inexorablement. Comme à Zaafrane (12 kilomètres de Douz) où quelques ruines fantomatiques témoignent d'un village englouti par les sables?
Très belle oasis, Douz, la "gardienne du Grand Erg", est le lieu de ralliement des M'Razig, la grande tribu nomade en voie de sédentarisation. Elle est aussi le point de rencontre entre le monde des oasiens et celui des nomades. Au début du siècle, le village était simplement le lieu de séjour des nomades pendant les mois chauds. Aujourd'hui la ville compte 17 000 âmes et un plan d'aménagement touristique va encore la transformer. Douz est l'une des premières villes à organiser des méharées.
Le Méharée Une nuit dans le désert laisse des souvenirs inoubliables. Le ciel étoilé, le noir tout autour, le bruit du vent qui balaie les tentes, et vous autour de deux petits feux allumés par votre guide : l'un pour le pain de sable, l'autre pour le repas et le thé. Le Méharée est une caravane qui s'aventure dans le désert. Même une promenade d'une nuit suffit pour frayer votre chemin dans le désert. Entre autres, vous apprendrez que les habitants de Douz (les M'Razigiens, du nom de la tribu nomade M'Razig) aiment toujours se balader dans les dunes et cacher de l'eau sous les rares buissons. Des trésors qu'ils savent retrouver en cas d'urgence. Mais les secrets du désert, il y en a tant d'autres à découvrir. A Douz, il faut voir la grande dune d'Ofra, le marché du jeudi sur la grande place, le souk des animaux, le zoo et le musée du désert. C'est une occasion exceptionnelle de découvrir un monde pétri de traditions, accueillant, riche d'une civilisation millénaire. Elle est aujourd'hui connue pour le Festival international du Sahara qui se déroule chaque année (en décembre).