Notre santé est un capital précieux, aussi devons-nous l’entretenir. Pour faire face aux excès de sédentarité de la vie moderne, la marche constitue une activité irremplaçable. Elle est aussi à la portée de tous, moyennant quelques recommandations.
Caractéristique des temps modernes, les machines ont envahi notre univers et pris bien souvent chez l’Homme le relais de l’effort physique et musculaire.
Tant à la maison que dans le milieu professionnel, les tâches qui, hier encore, demandaient de la force physique, sont aujourd’hui mécanisées pour le confort de tous. Mais s’agit-il vraiment d’un privilège ? Un des effets pervers liés à cette facilité n’est pas à négliger car, insidieusement, il nous mène doucement vers la sédentarité.
Les indices
La sédentarité commence par le renoncement de mouvements hier encore accomplis de façon naturelle. Un exemple : utiliser la voiture pour aller acheter un pain ou un journal à quelques dizaines de mètres de son habitation.
Quand monter une volée de marches d’escalier essouffle, quand la course à pied ou la randonnée à vélo n’est plus qu’un lointain souvenir, il est temps de prendre garde… A titre anecdotique, un médecin le Docteur Ulril HVASS, a d’ailleurs dédié son « guide pour les cardiaques et ceux qui ne le sont pas encore » aux piétons qui regardent passer les ambulances.
La sédentarité ne diminue pas seulement la résistance des muscles et donc du cœur. Etre parcimonieux de ses mouvements entraîne souvent un gain de poids progressif qui, si l’on n’y prend garde, peut conduire à l’obésité, favoriser l’hypertension artérielle, l’excès de graisse dans le sang ou le diabète. Bien plus, le sujet sédentaire se prive de l’occasion de se défouler. De prendre un grand bol d’air. Il réagit ainsi moins bien au stress occasionné par la vie moderne.
Une solution pour en sortir ?
La première recommandation à faire est de « bouger ». La marche, quelques longueurs de bassin en nageant la brasse, du vélo, du tennis de table, du ski de fond… ; accélèrent le rythme circulatoire, permettant ainsi d’améliorer l’oxygénation de notre organisme et de favoriser une meilleure irrigation cérébrale.
Vous vous interrogez : est-ce bien utile et prudent, quand on est resté des années « sportif de salon » partageant avec exaltation, mais devant une bonne bière et quelques rondelles de saucisson, les exploits footballistiques de son équipe favorite ? Il n’est ici nullement question d’ « exploits sportifs » de haut niveau et il convient de remarquer que l’organisme s’use et s’altère avant tout lorsqu’il n’est pas sollicité, alors que l’activité physique chaque semaine suffirait de la préserver.
Vous craignez les efforts à accomplir ? Rassurez-vous : le souffle, le muscle, la souplesse s’acquièrent simplement après quelques semaines d’assiduité.
La marche
Parmi un éventail d’activités et de loisirs, un exercice physique retiendra notre attention. Pourquoi la marche ? Simplement parce qu’il s’agit de l’activité la plus naturelle qui soit (l’home ne marche t-il pas depuis quatre millions d’années), le moyen le plus simple de s’oxygéner et de découvrir la nature. En outre, l’exercice est modulable et progressif.
Pas question de se lancer d’emblée sur des distances impressionnantes. Une heure suffit et le libre choix du décor est réel. Pour les uns, la beauté de la forêt est inégalable et pour les autres, un petit chemin de campagne, un sentier bordé d’un ruisseau sont incomparables. En outre, la marche ne nécessite pas d’équipement coûteux et sophistiqué.
Une bonne paire de chaussures et un vêtement pour la pluie (on n’est jamais trop prudent) suffisent et, peut être est-ce là le plus important, la marche peut se pratiquer en famille ou entre amis et permet ainsi de recréer quelques moments heureux de convivialité.
Deux règle d’or
La première règle est de ne pas préjuger de ses forces et de son état de forme et, le cas échéant, prendre l’avis de son médecin.
La seconde est de respecter la nature et les endroits où vous passez. Un nouveau décret régit la circulation en forêt depuis le 1er janvier 1996. Il stipule notamment que les piétons pourront se balader sur les routes, les chemins, les sentiers et les aires balisées à cet effet.
Les amendes infligées aux contrevenants pourront se révéler particulièrement élevées, puisqu’elles oscilleront entre 25 et 25.000€ en fonction de la gravité de l’infraction et des dégâts causés à la nature.
Où pratiquer ?
Bien évidemment, les environs immédiats de votre habitation constituent déjà un terrain privilégié mais il est probable, après quelques randonnées, que vous souhaitiez élargir votre horizon. Pour cela, plusieurs initiatives sont à souligner, notamment dans notre belle province de Liège qui, il faut bien le dire, ne manque pas de terrains d’exercices.
Une possibilité de s’adonner à cet exercice est sans conteste l’affiliation à un des clubs de marche, nombreux tant dans la partie nord que sud du pays. Chaque semaine, ces clubs proposent à de nombreux randonneurs des parcours de 6, 12, 21 ou 42 Kms à effectuer. Souvent, un circuit plus accessible, spécialement dessiné pour les personnes handicapées ou pour les jeunes enfants est également proposé.
Tout au long du parcours, divers points de contrôle sont prévus avec possibilité de petite restauration à prix sympa.
L’affiliation à un club fédéré au sein de la Fédération Francophone Belge des Marches Populaires, dont le slogan est « l’amitié par la marche » présente en outre l’avantage pour les adhérents d’être assurés contre tous les risques d’accident.
A noter également l’édition d’un calendrier annuel reprenant l’ensemble des circuits proposés en Belgique. Enfin plusieurs de ces clubs ayant tissé des liens d’amitiés entre eux, il n’est pas rare qu’une excursion hors frontières soit organisée.
La « longue marche »
Après avoir sillonné de long en large les sentiers et chemins de notre province, peut-être aurez-vous envie de plus grandes aventures. Rejoindre la Méditerranée à pied par les chemins de traverses… Vous pensez que c’est irréalisable ? Depuis 1959, trois randonneurs liégeois en vacances dans le midi de la France ont eu vent d’un balisage de sentiers réalisés de façon uniforme et peu onéreuse à l’aide de rectangles de couleur rouge et blanche.
De retour au pays, ils ont voulu mettre en pratique cette idée de marquer les chemins pour tous. Trois ans plus tard, la partie belge du fameux « GR.5 » était terminée et aujourd’hui le pays compte plus de 6.000 Kms de chemin qui vous permettent, à votre rythme de découvrir les plus beaux endroits du pays. Ces sentiers sont des itinéraires reliant des régions touristiques parfois distantes de plusieurs dizaines de kilomètres, pour lesquels plusieurs jours de marche son indispensables.
Mais les personnes ne disposant pas de la condition physique adéquate et du temps nécessaire peuvent bien sûr n’en suivre qu’une partie pendant quelques heures.
Certains marcheurs souhaitent connaître une région dans les moindres détails. Pour ceux-là également, des parcours sont prévus et, pour ne pas se perdre dans cet immense réseau de chemins balisés, il convient de s’équiper du « topo-guide » de la région parcourue, qui donne une foule de détails et de renseignements pratiques comme le ravitaillement, l’hébergement ou encore les transports publics. Il signale également les curiosités naturelles avec des annotations historiques et artistiques des sites parcourus.
Après quoi, à vous les « GR » d’Europe et peut-être, un jour verrez-vous la Méditerranée au détour d’un virage après un périple de plus de mille kilomètres. A n’en pas douter, ce jour-là, la grande bleue aura une couleur toute particulière.