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Ligne 38 JC

 

LIGNE 38

 

 

 Train

 

Quel est le marcheur de Beyne  qui n’a pas parcouru au cours d’une marche un tronçon de l’ancienne ligne S.N.C.B. 38 ? 
Cette ligne, dite du plateau de Herve, partait de Chênée, puis par Vaux s/Chévremont et bois de Breux traversait de part en part la commune de Beyne-Heusay pour continuer vers Battice en passant par Fléron et Herve. 
En 1838, le rail venant de Malines atteignit la station d’Ans appelée à cette époque Liège-Supérieur. Le 1er mai 1842 le rail arrive à Liège-Guillemins par l’intermédiaire des plans inclinés. Les voitures étaient tirées par un câble de Liège à Ans.

En 1843, le rail fut prolongé vers Verviers et la frontière prussienne. Dans les années 1860, divers projets de lignes ferrées furent élaborés pour la desserte du pays de Herve, l’innotamment par Jupille et le vallon de Moulins-sous-Fléron. Aucun de ces projets n’aboutit. En 1869, une société privée dénommée « Chemins de fer des Plateaux de Herve » se vit octroyer une concession pour la création d’une ligne ferrée de Chênée à Verviers via Fléron et Herve. L’entreprise espérait surtout de beaux profits en desservant les nombreux charbonnages qui jalonnaient la ligne. La première section ouverte à l’exploitation, Chênée – Micheroux, fut mise en service le 15 juillet 1872. Le 10 novembre 1873 le rail atteignit Herve, puis le 25 janvier 1875 Battice.

Le tronçon Battice-Verviers où le rail suivait le tracé de l’autoroute actuelle entra en service en 1879. La ville d’Aubel remua alors ciel et terre pour obtenir un prolongement de la ligne et c’est finalement l’Etat Belge qui fit construire pour son compte les 10 kms de la section Battice-Aubel.

 

La ligne fut finalement prolongée jusque Plombières où elle rejoignait le réseau de la « Jonction Belgo Prussienne » qui reliait Welkenraedt à Aix-la-Chapelle  en passant par Plombières et Gemmenich.         Elle fut construite pour développer le charroi de la houille de l’industrie et de l’agriculture locale. Elle fut également utilisée par les voyageurs jusqu’en 1957 alors que les trains de marchandises étaient encore en service jusqu’en 1986. C’est alors que l’on procède à la désaffection et que la ligne fut orpheline de ses rails, laissée à l’abandon. Victime du développement de la voiture individuelle, victime aussi d’une certaine vision de la rentabilité, la ligne 38 aurait pu, comme des dizaines d’autres lignes désaffectées en Belgique, être envahie de broussailles impénétrables ou servir de dépotoir. Elle aurait pu aussi être vendue par morceaux, rendant illusoire tout usage collectif. Le tracé permet de parcourir un itinéraire ouvert sur des paysages qui débouchent au cœur de l’histoire de toute une région, le Pays de Herve, ce grand jardin aménagé par des générations d’hommes pour en vivre. Au départ de Chênée, elle s’agrippe aux contreforts rocheux d’époque primaire en une large boucle pour ne pas s’essouffler et atteindre le plateau de Fléron.

Afin de ne pas laisser cette ligne seule à son sort, un groupe de personnes sensibles à son devenir prirent les choses en mains, et ce, par la réalisation d’une étude sur les différentes possibilités d’aménagement, d’un week-end de sensibilisation des riverains, de journées d’entretien de la ligne et des sites, de la restauration de ponts et de l’édition d’une brochure touristique sur la ligne 38. Au mois de février 1996, après une bien trop longue attente, le conseil d’Etat se décidait enfin à reconnaître la S.N.C.B. (et non pas la Région wallonne) propriétaire des anciennes lignes de chemin de fer désaffectées. Soit, au total, quelque 1.600 kms dont 1.200 kms en Wallonie, dont un millier de kms récupérables. Dans la foulée, cet arrêt entraînait au sein de la S.N.C.B. une prise de conscience de la valeur patrimoniale de ses anciennes voies. Une S.N.C.B. qui, aussi, retrouvait devant elle un seul interlocuteur décidé à gérer ce patrimoine: la Région Wallonne (R.W.). Depuis, les négociations ont sensiblement progressé puisqu’on serait arrivé à un accord de principe pour un bail emphytéotique à longue durée (99 ans ?). Reste à trouver l’accord sur le montant de la location auquel le budget de la R.W. pourrait faire face. Par ailleurs, alors que la R.W. serait autorisée à réaliser des travaux d’infrastructure, la S.N.C.B. resterait propriétaire du sous-sol pour faciliter notamment la pose de conduite, câbles, fibres optiques, etc…

Reliant Chênée à Plombières, l’ancienne ligne 38 était depuis plusieurs années, l’objet de toutes les attentions de la Jeune Chambre Economique (J.C.E.) du Pays de Herve, dont les démarches ont entraîné la participation de nombreuses associations de tous genres (clubs de marche, adeptes du V.T.T., cavaleries, écoles, mouvements de jeunesse et de défense de l'environnement, ou, plus simplement des particuliers). Elle est enfin,aujourd' hui, reconvertie en itinéraires de promenades et appartient au R.A.V.E.L. (Réseau autonome des voies lentes) JANVIER 2005 - LA LIGNE 38, enfin accessible "La Meuse" a parcouru la ligne 38.... en descente, de Fléron à Vaux, y croisant un nombre important de piétons, cyclistes et même cavaliers. Promenade commentée qui devrait inciter à la promenade. Sur les onze kilomètres de l’avenue des Martyrs à la place Foguenne de Vaux, la ligne est bétonnée ou macadamisée et, pour les joggeurs, longée par des gravillons plus doux pour les chevilles. Après un kilomètre on se retrouve à Beyne-Heusay, en longeant l’ancien charbonnage de Wérister et l’ancienne gare, aujourd’hui service des travaux. La liaison passe derrière l’hôpital des Bruyères (km 3) puis l’on rejoint Grivegnée (km 4), on passe au dessus de la RN3 et on arrive sur Jupille (km 5). Une longue boucle fait longer les anciennes usines Teco et ramène à la RN3 à hauteur du Delhaize. C’est le seul point noir qu’il faut améliorer : partout ailleurs, les routes traversées sont asphaltées en rouge pour attirer l’attention des automobilistes.

Puis c’est la descente derrière l’église de Chênée-Thier, un vaste espace vert insoupçonné, le croisement avec la rue Gaillarmont, le Sart-Moray et l’arrivée derrière les usines Magotteaux à Vaux. On tournicote un peu dans Vaux (un fléchage à améliorer) en longeant la ligne TGV et on arrive place Foguenne (km 11).        

Extrait du journal « LA MEUSE » - Janvier 2005

 

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Date de dernière mise à jour : 05/07/2021